Macky Sall ne candidatera pas à un troisième mandat présidentiel par respect pour sa parole. Si cette décision va contribuer à apaiser un climat politique très tendu, au sein de son parti, l’Apr, et de sa coalition, Bby, la course à sa succession sera âpre, vu le choc des ambitions, révélées comme tues.
La décision du chef de l’Etat de renoncer au 3e mandat, à la prochaine élection, « longuement et mûrement réfléchie », même si « la Constitution lui en donne le droit », a pris de court la majorité présidentielle. Délivrance pour les Sénégalais, mais pas pour l’Apr et la grande majorité Présidentielle. Qui avaient fini de loger leur candidat, Macky Sall, sur les starting-blocks.
Tout le monde est d’avis qu’une Présidentielle se prépare au moins deux ans. Raison pour laquelle le renoncement du Président Sall, à six mois de la joute fait désordre. Un imprévu voire un vrai choc donnant crédit à cette thèse d’impréparation, à tous les niveaux de décision. A moins qu’il lorgnerait son successeur en dehors de Bby au sein de laquelle la visibilité d’un potentiel candidat n’est pas encore bonne.
Même si deux personnalités, le Premier ministre, Amadou Bâ, et le Président du Cese, Abdoulaye Daouda Diallo, sont déjà positionnés sur la ligne de front par leurs partisans, à peine l’abandon de leur Boss sur la piste.
La bataille de succession est lancée et l’Apr à la recherche de profils, éclairera certainement la lanterne des Sénégalais, à l’issue de sa réunion de ce mercredi après-midi. Au cours de laquelle des agendas cachés seraient révélés.
Unité ou implosion, tout reste possible en perspective de cette montée des périls où Socialistes, autour de Khalifa Sall et Aminata Mbengue Ndiaye, et libéraux, partisans Macky, Karim Wade et Idy, tenteront de se retrouver dans une cure de jouvence.
Et si le Président Macky Sall validait toutes les candidatures de la majorité Présidentielle prenant l’engagement de soutenir le mieux placé en cas de 2e tour ?
Pendant ce temps, la principale force de l’opposition qui a mis en ballotage la coalition au pouvoir, lors des dernières Législatives, se bat pour des élections inclusives, faisant intégrer dans la course, l’homme politique le plus charismatique de ces dix dernières années, Ousmane Sonko de Pastef, en déboires judiciaires.