C’est l’une des plus grandes catastrophes et probablement la plus grave de type industriel que le Sénégal ait connu. L’explosion d’un camion-citerne d’ammoniac à l’usine de la Sonacos (Société nationale pour la commercialisation des oléagineux du Sénégal) a fait des centaines de victimes. Survenue le 24 mars 1992, un jour de ramadan, cette tragédie a causé la mort de 40 personnes sur le coup et fait des centaines de blessés.
Selon le ministère français de la Transition écologique, le 23 mars, la veille de l’accident, la citerne en cause avait été chargée à 16 h à partir du stockage de l’usine d’engrais, puis conduite à l’usine de traitement de tourteaux et mise en place au niveau du poste de dépotage de l’unité de détoxication. Elle n’avait pas été raccordée ; une citerne identique étant déjà en déchargement. L’unité de détoxication, qui ne dispose pas de stockage propre d’ammoniac, est alimentée directement à partir des citernes de transport.
D’après la même source, le lendemain à 13 h 30, la citerne s’ouvre brutalement au niveau d’une virole centrale qui se déroule complètement à plat. L’avant et l’arrière de la citerne, peu déformés, sont propulsés par réaction. Dans une trajectoire vraisemblablement horizontale, l’avant de la citerne « fauche » une partie des installations puis défonce le mur d’un local électrique. La trajectoire de l’arrière de la citerne est plus difficile à établir. Compte tenu des constatations effectuées, il est, semble-t-il, propulsé vers le haut avec un angle d’environ 45°. Après avoir heurté avec violence un important linteau en béton armé du bâtiment voisin, il ricoche en direction de l’installation de détoxication et provoque les importants dégâts constatés dans les niveaux supérieurs de l’unité.
Cette explosion jugée «la plus mortelle de l’histoire du pays» a enregistré, selon le ministère de la Santé, une quarantaine de morts et trois cents blessés évacués vers les hôpitaux de la ville de Dakar.
Cependant, d’autres chiffres ont parlé d’un lourd bilan humain de 129 morts et 1 150 blessés, victimes brûlées directement ou intoxiquées par les vapeurs. Abdou Diouf, Président de la République du Sénégal d’alors, a décrété trois jours de deuil national.
Suite à cet accident meurtrier, l’Etat du Sénégal a renforcé le dispositif de gestion de catastrophes, afin de les réduire, rassure le directeur de la Protection civile Abdoulaye Noba, joint au téléphone par nos confrères du quotidien « le Soleil ».