La Coordination des Associations de Presse “envisage d’organiser bientôt et successivement une Journée sans presse, un Éditorial commun publié le même jour dans tous les médias et un Conseil des médias”, informe-t-elle dans un communiqué de presse paru ce mardi. Face à la volonté du pouvoir en place “d’intimider et de réduire au silence des voix ou plumes trop critiques à ses yeux”, la CAP a décidé “de dérouler un plan d’actions pour dire stop à cette batterie de mesures qui sapent la liberté de presse et même d’expression”. Seneweb vous propose l’intégralité du communiqué de la CAP.
“La Coordination des Associations de Presse (CAP) s’est réunie ce lundi pour apprécier la situation générale de la presse après la coupure du signal de Walf Tv par le Ministère de la Communication, des Télécommunications et l’Economie Numérique. La CAP condamne fermement ce dernier acte qui vient s’ajouter à une série noire faite de brimades, d’arrestations et d’emprisonnements de professionnels des médias.
A travers un sit-in devant les locaux du ministère de tutelle le 3 mai 2021, la CAP avait déjà alerté sur les dangers qui guettaient le secteur et que nous vivons présentement.
Face à la volonté du pouvoir en place d’intimider et de réduire au silence des voix ou plumes trop critiques à ses yeux, la CAP a décidé de dérouler un plan d’actions pour dire stop à cette batterie de mesures qui sapent la liberté de presse et même d’expression.
C’est ainsi que la CAP envisage d’organiser bientôt et successivement une Journée sans presse, un Editorial commun publié le même jour dans tous les médias et un Conseil des médias. Toutes ces actions sont une manière pour la Coordination des Associations de Presse de montrer que la ligne rouge a été franchie avec la coupure sans aucune base légale du signal de Walf Tv. Ce qui constitue un précédent dangereux puisque la loi portant Code de la presse a été violée par les autorités sénégalaises.
La CAP s’est aussi penchée sur le cas Pape NDiaye et avait privilégié jusque-là les démarches souterraines pour le faire libérer. Il boucle cent (100) jours en prison, battant le record du nombre de jours passés en détention par un professionnel des médias, ce qui, en soi, est excessif. C’est pourquoi nous exigeons sa libération dans les plus brefs délais et nous ne ménagerons aucun effort pour obtenir gain de cause. La CAP lance cette série d’activités de protestation par des rencontres avec différentes autorités mais aussi à travers une conférence de presse qui se tiendra le vendredi 16 juin 2023, à 10h30, à la Maison de la presse Babacar Touré.
En étant toujours ouverte au dialogue pour des solutions concertées, la Coordination des Associations de Presse est déterminée à faire entendre raison à ceux qui pensent à tort que les médias sont un ennemi à abattre.
Une démocratie n’a de sens que s’il y a une presse libre et qui a les moyens de bien faire son travail avec l’aide de pouvoirs publics qui ne s’emploient nullement pas à lui mettre des bâtons dans les roues.”