Les députés ont rendu, samedi 5 août dernier, leur éligibilité à Khalifa Sall et Karim Wade, six mois avant la présidentielle où ils devraient figurer parmi les principaux candidats.
Karim Wade et Khalifa Sall ne sont plus des « K » pour la Présidentielle, et pour cause. Le chef de l’Etat Macky Sall a promulgué la loi modifiant la loi numéro 2021-35 du 23 juillet 2023 portant code électoral, adoptée le 5 aout dernier par l’Assemblée nationale.
D’après Libération qui donne la nouvelle, le texte a a été même publié dans le journal officiel. Cette promulgation fait suite au rejet par le Conseil constitutionnel du recours du député Bassirou Goudiaby et Cie tendant à faire annuler la loi.
Même s’il avait jugé le recours recevable, le Conseil constitutionnel estime que les articles L28, L29, L57 et L120 du Code électoral était conformes à la Constitution.
Jusqu’ici, les articles L28 et L29 du texte interdisaient l’inscription sur les listes électorales de personnes condamnées à « une peine supérieure à trois mois de prison sans sursis ou supérieure à six mois avec sursis ». La réforme permet désormais aux citoyens concernés de réintégrer le fichier électoral « cinq ans après l’expiration de la durée de la peine prononcée ».
L’impossibilité pour les deux hommes politiques sénégalais de candidater était survenue depuis leur condamnation en 2013 pour Karim Wade, fils de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, et en 2018 pour Khalifa Sall, l’ancien maire de Dakar.
Le premier avait été condamné à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite, et le second avait écopé de cinq ans de prison ferme pour détournements de fonds publics. Karim Wade avait passé 38 mois en détention avant d’être gracié en 2016 et de s’exiler jusqu’à ce jour au Qatar. Quant à Khalifa Sall, il a aussi bénéficié d’une grâce présidentielle le 29 septembre 2019, un an après son emprisonnement.