Barthélémy Dias est d’avis que l’exclusion de Aminata Touré de l’Assemblée nationale est « illégale et inacceptable ». Mais émet une réserve par rapport à son passé récent après les décisions du Conseil constitutionnel par rapport à l’invalidation de la liste nationale de Yewwi Askan Wi lors des dernières législatives.
S’exprimant dans les colonnes du journal Walfadjri, le maire de Dakar s’interroge sur la décision du Bureau de l’Assemblée nationale d’exclure l’ancienne Première. « Où était Aminata Touré quand ils ont truqué pour avoir 82 députés ? Où était-elle quand on liquidait la liste nationale de la coalition Yewwi ? C’est pourquoi il est bien de marcher dans la droiture pour éviter de baisser la tête demain. Mais quand vous participez à des magouilles, les gens auront du mal à vous défendre », soutient-il.
Et de renchérir : « Aminata Touré elle-même sait que la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) n’a pas 82 députés. Elle sait aussi que quand la majorité liquidait la liste dirigée par Ousmane Sonko, c’était anormal, inacceptable et illégal »
« Maintenant être victime de l’illégalité coule de source. Mais ceux qui l’ont déchue, qu’ils sachent aussi que demain, ils auront des comptes à rendre. En excluant Aminata Touré, la majorité a invoqué la jurisprudence, Mbaye Ndiaye et Moustapha Cissé Lô. Pourtant en son temps, Macky Sall avait dénoncé cette décision. Comment se fait-il que le même Président fasse la même chose ? Pour le Président Macky Sall, la démocratie c’est à la tête du client.
C’est décevant de sa part, parce qu’on était avec lui à la Place de l’Obélisque et partout pour faire face au régime d’Abdoulaye Wade. Il doit savoir que le pouvoir va finir un jour. Il doit mettre ça dans sa tête », regrette le Maire de Dakar.
Pour rappel, la parlementaire Aminata Touré a été déchue de son mandat de député à l’issue d’une réunion du bureau de l’Assemblée, mardi, sanctionnée d’un vote avec 10 voix pour et six contre. Tête de liste de la coalition présidentielle lors des Législatives de 2022, Aminata Touré a pris ses distances pour cause, selon elle, de non-respect de la promesse du président Sall de lui confier la présidence de l’Assemblée nationale. Première ministre (septembre 2013- juillet 2014) et présidente du Conseil économique social et environnemental (mai 2019- novembre 2020), Mimi Touré mène depuis l’installation du bureau de l’Assemblée nationale en septembre 2022 une dissidence au sein du parti présidentiel.