Adji Sarr – Ousmane Sonko : la confrontation tant attendue n’a pas eu lieu, « c’était un massacre, Adji Sarr a été très correcte et très respectueuse durant toute la durée de l’audience », assure Sonko

Au Sénégal, un long face-à face a eu lieu mardi 6 décembre entre Ousmane Sonko et son accusatrice, Adji Sarr. L’opposant, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, est accusé de viols répétés par l’ancienne employée d’un salon de massage.

Près de deux ans après la plainte déposée par Adji Sarr en février 2021 et la procédure qui avait provoqué des émeutes meurtrières en mars 2021, les deux principaux protagonistes se sont retrouvés devant le doyen des juges pour une première confrontation. Chaque camp s’accuse mutuellement d’avoir refusé de répondre aux questions. 

Ils ont passé plus de huit heures au tribunal, mais ne se sont pas adressés la parole, selon leurs défenses respectives. À la sortie, Adji Sarr, a fait une très courte déclaration. « C’est décevant », a-t-elle dit. Maître El Hadj Diouf, l’un de ses avocats, estime qu’il « n’y a pas eu de confrontation » car « M. Sonko a refusé de répondre aux questions du juge, du procureur et des avocats d’Adji Sarr ».

« Et quand on a posé des questions à Adji Sarr, elle a répondu au juge et au procureur, mais a refusé de répondre aux avocats de Sonko. C’est normal. Sonko a complètement faussé l’esprit de la confrontation », a-t-il ajouté.

« Ce n’était pas une confrontation, c’était un massacre », a affirmé de son côté Ousmane Sonko devant les caméras de retour à son domicile. Pour sa défense, le face-à face aurait confirmé un « complot politique », rapporte Rfi.

« Quelqu’un qui a l’habitude de raconter des mensonges a fait circuler l’info selon laquelle, l’audience a été suspendue à cause d’une altercation entre Adji Sarr qui m’accuse et moi. Je tiens à dire que c’est totalement faux. Pour dire la vérité, Adji Sarr a été très correcte et très respectueuse durant toute la durée de l’audience. Jamais elle ne m’a manqué de respect ni à mes avocats. Et même quand son avocat a voulu l’entraîner sur ce terrain, elle s’en est abstenue », a affirmé Sonko.

« Cette personne déclarait partout que le jour de la confrontation, les preuves allaient fuser. Mais aucune preuve n’a été sortie. Au contraire, hormis la stratégie de silence qu’elle a gardé aux questions qui ont été posées par les avocats d’Ousmane Sonko, c’est un lot de contradictions qu’on a décelé dans ses dires », selon Ousseynou Ngom, membre du collectif d’avocats de l’opposant.

Que s’est-il donc passé au salon de massage Sweet Beauty ? Après cette confrontation, c’est le statu quo. Le doyen des juges pourrait demander de nouvelles auditions, avant de décider d’ouvrir un procès, ou de prononcer un non-lieu.

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