Mame Fama Coundoul dite «Maman Coundoul», cette dame qui a simulé une grossesse ainsi que son kidnapping, a été déférée au parquet ce lundi. Elle a été présentée au procureur par les policiers de Wakhinane Nimzatt en même temps que trois de ses complices, O. Ndao, A. Wellé et M. D. Sène.
La première affirmait avoir recueilli «Maman Coundoul» après que ses prétendus ravisseurs l’ont abandonnée dans la rue. Le second s’est présenté au téléphone au mari de cette dernière, Oumar Coundoul, un immigré établi en Espagne, comme l’un des auteurs du rapt de son épouse. Le rôle de la troisième dans l’affaire n’a pas été précisé.
Jusque-là le mobile de cette mise en scène était flou. Il semble désormais net avec les aveux de A. Wellé faits devant les enquêteurs de la brigade de recherches de la gendarmerie de Keur Massar, qui l’ont arrêté à Sébikotane avant de le remettre aux policiers de Wakhinane Nimzatt.
Si l’on en croit Wellé, il s’agit de l’histoire d’une dame qui en avait marre de son mariage. «’Maman Coundoul’ ne voulait plus de son époux», a révélé ce dernier dans des propos repris par L’Observateur. Et pour obtenir le divorce, soutient la même source, elle a fomenté un plan A puis un plan B lorsque le mode opératoire initial a foiré.
Au départ, il fallait accuser Oumar Coundoul d’adultère et le forcer à répudier son épouse. Dans ce dessein, «Maman Coundoul» charge Wellé de lui trouver une fille qui accepterait de courtiser son mari. Il lui remet 30 000 francs CFA pour ce service funeste. Wellé «engage» O. Ndao et lui verse 15 000 francs CFA. Mais après avoir encaissé l’argent, cette dernière se ravise.
«Maman Coundoul» change de fusil d’épaule, d’après toujours le témoignage de son complice repris par L’Observateur. Elle décide de quitter la maison de sa belle-famille. Elle déclare qu’elle est enceinte. Sollicite à nouveau Wellé et le charge de lui trouver une auberge où elle pourrait se réfugier et faire croire qu’elle a été kidnappée alors qu’elle faisait sa promenade matinale.
Wellé retourne voir O. Ndao et lui propose cette fois-ci d’héberger «Maman Coundoul». La dame accepte. Le plan B était en marche. La nouvelle du kidnapping est partagée sur les réseaux sociaux, la photo de la victime présumée à l’appui. La presse s’en fait l’écho. A. Wellé contacte le mari de «Maman Coundoul». Au bout du fil, il menace de tuer son épouse et l’enfant qu’elle porterait.
D’après L’Observateur, qui cite les enquêteurs, c’est lorsque la médiatisation de l’affaire était au plus haut que O. Ndao a rétropédalé en expulsant de chez elle «Maman Coundoul». Trop tard, le mal était déjà fait.