Deux commerçants et un directeur de société ont été interpellés et déférés au parquet par les limiers de la Dic. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, escroquerie à la carambouille portant sur un montant de 83,1 millions F CFA, faux et usage de faux en écritures publiques, complicité et vol de chèques.
Il y a quelques jours, les limiers de la Division des investigations criminelles (Dic) ont été saisis par N. Wade, B. Guèye, A. Guèye et A. A. Diallo à travers une plainte contre les nommés C. Sall et P. G. Fall alias ‘’C. Diop’’ pour des faits d’association de malfaiteurs, escroquerie à la carambouille, faux et usage de faux en écritures publiques et vol de chèques portant sur un préjudice de 83 190 000 F CFA et pour complicité d’escroquerie concernant le nommé A. K. Sarr.
De l’économie des faits, il ressort, selon nos sources, que les mis en cause, en usant de manœuvres frauduleuses, ont réussi à se faire livrer de la marchandise par les plaignants. À la réception de celle-ci, ils leur ont remis des acomptes avant de leur promettre de compléter le reliquat. Mais contre toute attente, ils ont revendu la marchandise à des prix dérisoires pour ensuite devenir injoignables, après plusieurs promesses de paiement non respectées.
Confirmant les termes de leurs plaintes, lors de leurs auditions, N. Wade et B. Guèye ont confié que le nommé P. G. Fall alias ‘’C. Diop’’ a passé respectivement auprès d’eux des commandes de 38 210 kg d’arachides d’une valeur de 34 389 000 F CFA par l’intermédiaire du nommé A. K. Sarr, ‘coxeur’ (rabatteur) établi à Touba, des mouchoirs et des ampoules estimés à 42 273 250 F CFA.
Interrogé à son tour, P. G. Fall alias ‘’C. Diop’’ a reconnu sans ambages tous les faits qu’on lui reproche. Concernant l’arachide du nommé N. Wade, il a révélé aux hommes du commissaire Adramé Sarr, le patron de la Dic, qu’elle était destinée à une cliente (sans précision) qui disposait d’un contrat de fourniture d’arachides avec une société alimentaire de la place. Mais il l’a détournée pour la bazarder à Touba à un commerçant. Ensuite, il a utilisé les fonds récoltés à l’achat de marchandises pour la préparation du Magal de Touba.
Toutefois, il a précisé que le nommé A. K. Sarr n’est pas mêlé à son entreprise délictuelle.
Concernant la marchandise reçue de B. Guèye, estimée à 42 273 250 F CFA, le mis en cause a reconnu lui avoir versé un acompte d’un montant de 13 695 375 F CFA et s’était engagé à solder le reliquat dans un bref délai. Pour se défendre, il a soutenu, sans convaincre, que ce sont les manifestations politiques qui l’ont empêché d’honorer ses engagements, alors qu’il reconnait avoir écoulé toute la marchandise.
Toutefois, pour se tirer d’affaire, il a déclaré qu’une partie de la marchandise est entre les mains de clients véreux dont il refuse de communiquer l’identité et l’adresse.
Interpellé sur les deux copies de cartes nationales d’identité distinctes qu’il a remises à ses deux plaignants, il a déclaré que celle comportant le nom de C. Diop est une fausse identité qu’il s’était fait confectionner en 2018, par un certain Tony établi à Kaolack, avant de confirmer l’autre contenant les filiations de P. G. Fall.
Entendu sur procès-verbal, le nommé C. Sall a aussi reconnu les faits. Il a soutenu qu’il est le directeur de la société Sall Distribution, spécialisée dans la commercialisation de produits alimentaires. Il a confirmé les déclarations des plaignants en avouant leur devoir 27,190 millions F CFA. Il a aussi reconnu avoir vendu la marchandise qu’il leur devait et a eu un grand bénéfice qu’il a investi dans d’autres marchandises.
Sur les chèques trouvés chez lui et établis au nom d’A. K. Sarr, il a répondu les avoir ramassés.