Guinée: un gendarme condamné à dix ans de prison pour la mort d’un manifestant

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Un tribunal guinéen a condamné lundi 27 mars un sous-officier de gendarmerie à dix ans de prison pour le meurtre d’un jeune de 19 ans lors des manifestations le 1er juin 2022 à l’appel du FNDC, la première victime dans le pays depuis la prise de pouvoir du Colonel Mamadi Doumbouya lors d’un putsch le 5 septembre 2021. Il s’agit d’une peine exceptionnelle pour un membre des forces de sécurité.

Le procureur avait requis une peine de 25 ans de prison contre l’adjudant-chef Moriba Camara. Mais l’agent des forces de l’ordre, détenu depuis le 13 juin 2022, a finalement écopé d’une peine de 10 ans de prison ferme.

Le verdict qui n’a satisfait aucune des parties prenantes dans ce procès.

« Un agent qui use de son arme pour tuer un citoyen de ce pays, et qu’on arrive à lui condamner à un emprisonnement de 10 ans, nous avions pensés qu’on allait lui infliger des peines plus lourdes que ça », explique Diallo Alfa Issiagha, frère de la victime.

Le substitut du procureur Hady Diallo, qui dit n’avoir pas à commenter la décision du juge, estime néanmoins que son parquet va faire appel de ce verdict : « Nous en ce qui nous concerne nous avons voulu vraiment voulu tenir cette audience, nous l’avons tenu jusqu’au bout et nous avons montré que les faits étaient établis et le juge nous donne raison aujourd’hui par ce qu’il est reconnu coupable des faits, maintenant la peine c’est le juge qui décide de cela. »

Me Kabinet Kourala Kéita, avocat de la défense, non plus n’est pas satisfait de cette décision qui retient son client dans les liens de la prévention, qu’il estime innocent : « En se fondant sur le certificat médico-légal l’origine de sa mort provient d’une balle. Mais, il n’a jamais été prouvé que cette balle a été tirée par Moriba. Nous allons interjeter appel. »

Depuis qu’il a pris le pouvoir le colonel Mamadi Doumbouya a promis de mettre fin à l’impunité dont jouissaient jusqu’alors les forces de l’ordre. Celles-ci étaient parfois accusées d’utilisation excessive de la force lors de manifestations.

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