L’étudiante interrompt sa grossesse de huit mois pour… épargner son père

«Je ne voulais pas causer de la peine à on père. Je sais qu’il n’aurait pas supporté cette nouvelle.» C’est par ces mots que Seynabou Diémé a justifié à la barre l’interruption de sa grossesse qui lui a valu d’être jugée ce lundi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Avec son co-accusé, «Christian», un infirmier à la retraite, auteur de la prescription incriminée, elle a été reconnue coupable d’avortement clandestin et condamnée à deux mois de prison ferme.

D’après le compte-rendu d’audience de L’Observateur, Seynabou Diémé a réussi à cacher pendant huit mois sa grossesse dont elle ne voulait pas. Sur recommandation d’une amie, elle sollicite «Christian» pour avorter.

D’après la jeune dame, ce dernier lui a remis des comprimés moyennant 60 000 francs CFA. Elle parvient à interrompre la grossesse, mais finit aux urgences. «Les médecins vont constater une hémorragie interne abondante. Les analyses poussées révèlent ‘un fœtus complètement expulsé’», rapporte L’Observateur.

Soupçonnant un avortement clandestin, les médecins alertent la police. Seynabou Diémé est alors arrêtée et placée sous mandat de dépôt le 10 octobre.

Contrairement à sa patiente, «Christian» a nié les faits. Il a juré que l’étudiante l’avait sollicité juste pour soigner des maux de ventre. «Je lui ai alors prescrit des ovules contre les infections», jure-t-il devant le juge.

Cette déclaration n’a pas convaincu le tribunal. D’autant que le mis en cause, qui tient un cabinet à domicile, a été condamné par le passé à trois mois ferme pour des faits similaires.

Seynabou Diémé et «Christian» prendront deux mois ferme. Le procureur avait requis 1 an ferme contre la première et 5 ans ferme contre le second.

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