Pédophilie à Mbour: Un professeur viole le fils d’un imam à 4 reprises

Le professeur d’éducation physique Pape Ciré Sall, 43 ans, a été jugé ce vendredi à la barre de la Chambre criminelle de Mbour pour acte contre-nature et pédophilie sur son élève de 14 ans. Le pot aux roses a été découvert par la grande sœur de la victime. O. H. Kane avait découvert des messages à caractère obscène et sexuel qu’un nommé M. Sall envoyait à son jeune frère de 14 ans. Ce dernier l’appelait « Mon bébé, mon amour ». L’élève lui balançait « Avec ton gros sexe ».

O. H. Kane s’en ouvre à sa grande sœur, professeure d’espagnol. Pressé de questions par ses ainées, A. Kane finit par narrer sa mésaventure avec son professeur.

« Je suis tombée des nues. Je n’ai pas dormi de la nuit. Quand j’ai découvert que c’était Pape Ciré Sall la personne en question, je n’arrivais plus à marcher. C’est alors que j’ai déposé une plainte. Face aux enquêteurs, Pape Ciré Sall m’a clairement assuré que s’il savait que la victime était mon petit frère, il ne l’aurait jamais touché. Il a avoué son horrible attitude envers mon frère et m’a même dit qu’on aurait dû régler le problème à l’amiable ».

Interpellé par le juge sur les faits, A. Kane a balancé tout go : « Daff ma done violé (il me violait). » Après chaque viol, il lui donnait 500 F CFA. « Notre premier rapport a eu lieu à côté du restaurant Chez Barry, près de la station Shell, vers 16-17 h. Il m’a assuré qu’il organisait une fête avec d’autres élèves. Je me suis rendu dans la maison où la fête devait se tenir. Il m’a emmené dans une chambre et m’a assuré que les autres invités allaient nous rejoindre bientôt. Il a commencé à me caresser, j’ai tenté de m’enfuir, mais il m’a retenu et m’a jeté sur le lit. Il a alors abusé de moi. Il m’a remis 500 F CFA pour que je rentre chez moi », explique A. Kane, qui est le fils d’un imam bien connu à Mbour.

Le juge lui demande alors pourquoi il est reparti voir son professeur à quatre reprises. « Il a menacé de rabaisser mes notes, même auprès des autres professeurs. J’ai pris peur et j’y suis retourné », explique la victime.

Interrogé par les éléments enquêteurs, Pape Ciré Sall avait assuré avoir agi sur recommandation de son marabout Fodé Faty. Ce dernier lui avait suggéré d’entretenir des rapports sexuels avec de jeunes garçons pour soigner son problème de stérilité. Pourtant, le professeur est marié et père d’une fille. Il assure qu’il avait l’habitude de laisser son portable à son élève pour qui il avait beaucoup d’affection. Il a aussi dit aux juges que le jeune A. Kane envoyait des messages coquins et obscènes à d’autres personnes.

Il a abusé de l’élève A. Kane à quatre reprises. Les trois premières fois, c’était dans la chambre de son ami Talla Fall. La dernière fois, c’était dans sa maison en chantier, à Malicounda.

Tout au long du procès, le prévenu est resté dans la dénégation et a contesté les faits qu’on lui reproche.
Mais pour le procureur, tous les éléments concordent sur la culpabilité du professeur qui est de mauvaise foi. « Il nie avoir signé le PV d’enquête, alors que c’est bel et bien lui qui l’a paraphé. L’acte contre-nature est établi, car l’accusé est dû même sexe que la victime. Il y a des faits concordants qui démontrent à suffisance que le jeune A. Kane dit la vérité », affirme le procureur qui a invité le tribunal à inculper l’accusé d’acte contre-nature et de pédophilie, et de le condamner à une peine de 10 ans.

Le prof aurait aussi abusé un autre mineur

Au cours des débats d’audience, il est ressorti de cela que le professeur Pape Ciré Sall n’était pas à sa première expérience. Il avait déjà eu des problèmes similaires avec un autre enfant.

En effet, il ressort de l’enquête que le prof d’EPS avait une fois tenté d’abuser d’un enfant du nom de D. Assef. Avant que le père de ce dernier ne saisisse la justice, l’affaire avait été réglée à l’amiable. Il avait même remis une forte somme d’argent pour se faire pardonner. Ce qui, pour Me Ahmed Moussa Sall de la partie civile, enfonce le prévenu. Sa consœur Me Dia Sylla se demande aussi comment un professeur pouvait laisser son élève utiliser son portable sans broncher.

« En tant qu’éducateur, comment pouvez-vous laisser votre élève utiliser votre portable pour envoyer des messages obscènes à des inconnus ? Vous avez demandé pardon au père de D. Assef, agenouillé, en pleurs. Sans remords, vous dites n’avoir rien fait. Quel intérêt aurait A. Kane pour vous incriminer ? », l’a apostrophé Me Sylla qui estime que l’accusé avait une ascendance sur sa victime.

Les avocats de la partie civile ont réclamé 10 millions F CFA pour causes et préjudices subis par le petit A. Kane.

Pour la défense, les faits qui sont imputés à leur client n’existent pas. Maitre Ciré Clédor Ly et ses confrères estiment que les faits ne sont pas établis, parce qu’ils ne sont pas prouvés. « On lui prête des déclarations qu’il n’a pas tenues. Les messages ne peuvent pas être des éléments de preuve. On a signé à sa place pour lui faire porter le chapeau », ont défendu les trois avocats du professeur.

Pape Ciré Sall sera fixé sur son sort le 19 janvier 2024.

Avec Seneweb

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