Profils croisés des 4 potentiels successeurs d’Aliou Cissé, après la fin de son bail

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Aliou Cissé dirigera l’équipe du Sénégal lors de la Coupe d’Afrique 2024, prévue en janvier et février de cette année-là, en Côte d’Ivoire.  Cette compétition marquera un magistère de presque dix ans à la tête des Lions. 2024 c’est également l’année de la fin de son contrat. En  perspective de cette échéance, Seneweb se projette déjà sur les profils d’éventuels successeurs.

Omar Daf, « l’élément modérateur »

Quand on lui parle d’avenir, Omar Daf, que certains imaginent s’asseoir un jour sur le banc de la sélection sénégalaise, répond que seul le présent l’intéresse. Un présent qui s’écrit à Dijon, où il a été nommé en juin 2022, après quatre ans à Sochaux, son club de cœur. « Mon objectif, c’est de faire monter Dijon, un club ambitieux et qui s’est doté des moyens pour y parvenir, en Ligue 1, ce à quoi nous étions presque arrivés avec Sochaux la saison dernière », lançait-t-il au journal Le Monde. Le natif de Dakar est l’un des rares Subsahariens à entraîner une équipe professionnelle en Europe. « Il n’est pas illogique que les clubs européens choisissent d’abord des techniciens européens, qui connaissent mieux le football d’Europe, dans un marché où il y a beaucoup de concurrence », estime-t-il, en souhaitant toutefois que cette situation ne soit pas figée.

Fidèle au FC Sochaux, où il est resté de 1997 à 2009, avant de revenir y terminer sa carrière de joueur en 2012-2013, après trois saisons à Brest et y entamer sa reconversion, Omar Daf, 45 ans, a aussi été l’un des piliers de la sélection sénégalaise. Avec les Lions de la Teranga, il a notamment participé à la folle année 2002, ponctuée par une finale de Coupe d’Afrique des nations perdue face au Cameroun et un quart de finale de Coupe du monde.

L’international Ferdinand Coly, qui l’a côtoyé dans une tanière peuplée d’ego et de fortes personnalités, le décrit comme « un élément modérateur. Il passait bien avec tout le monde, savait prendre la parole quand il le fallait et sa pondération imposait le respect. On devinait chez lui, alors qu’il était encore joueur, un attrait pour le métier d’entraîneur, car il était curieux et avait déjà ce souci de transmettre ».

Habib Bèye, « tacticien et patriote »

Parmi les personnes citées, il y a Habib Bèye, ancien international sénégalais…de la Coupe du monde 2002. Consultant émérite de Canal Plus, Béye a réalisé son rêve : celui de devenir entraîneur de football. Le début de sa carrière de coach, il le connaît dans le club français du Red Star, en National, équivalent de la 3e division française. D’abord nommé intérimaire à la suite à la défaite 6-0 face à Annecy le 10 septembre 2021, puis confirmé comme coach principal le 20 octobre de la même année, le Sénégalais a coaché un total de 21 matches. Des performances qui ont séduit certains compatriotes qui le décrivent également « comme un fin tacticien et patriote sénégalais ».

Youssouph Dabo, l’exigeant

Avec son fort caractère, le jeune sélectionneur sénégalais et actuel coach du Jaraaf de Dakar, Youssouph Dabo, pourrait également être un bon profil parce que réputé être quelqu’un de très exigeant dans son travail. Ancien joueur de l’US Rail, de la RS Yoff, de l’US Ouakam, de l’Espérance de Zarzis (ligue 1, Tunisie), du club olympique de Tunis (ligue 1, Tunisie), du Racing FC (Ligue 1, Luxembourg), il a terminé sa carrière de footballeur au Red Star de Paris (actuellement en Ligue 2, France).

Âgé de 42 ans, Youssoupha Dabo a débuté sa carrière d’entraîneur dans la Ligue 1 sénégalaise avec Guédiawaye FC lors de la saison 2015-2016. Il avait fait office de superviseur lors de la CAN 2017 pour Aliou Cissé. D’ailleurs, cette absence « non justifiée » selon l’équipe de Djamil Faye à l’époque, lui a valu son limogeage au Guédiawaye FC. En 2017, il devient le nouveau coach du Stade de Mbour. Il était sur le banc des Mbourois lors du drame de Demba Diop en juin 2017.

« Je sais où je veux amener ce groupe », avait-il confié à Wiwsport, quelques mois après sa nomination comme sélectionneur de l’équipe nationale U20. Et avec ce même groupe, il a réussi à être double vainqueur du tournoi sous régional de l’Ufoa, quart de finaliste de la Coupe du monde U20 et finaliste de la coupe d’Afrique de la même catégorie.

Hervé Renard, le « sorcier blanc »

 Il n’a pas pu se qualifier en huitièmes de finale de la coupe du monde, mais ses prestations avec la modeste équipe de l’Arabie saoudite ont fini par séduire beaucoup de Sénégalais. Hervé Renard, qui a d’ailleurs laissé de bonnes impressions chez les différentes sélections africaines (Zambie et Côte d’Ivoire notamment), fait partie des personnalités réclamées sur le banc des Lions.

« Entraîner le Sénégal ? J’espère sincèrement que ce sera un jour le cas ! Pas dans l’immédiat, bien sûr, mais j’aimerais que cela se fasse, dans le futur. Je vis au Sénégal, c’est un pays que j’aime beaucoup. Et qui a toujours possédé de très bons footballeurs », avait-il déclaré, il y a quelques années, dans un entretien avec Jeune Afrique.

Depuis 2019, le technicien français dirige les « Faucons Verts » d’Arabie Saoudite, et a même prolongé récemment jusqu’en 2027. Intraitable à domicile, son équipe a traversé de brillantes qualifications, avec une seule défaite au Japon. Le « sorcier blanc », qui a commencé sa carrière d’entraîneur en 1998, à 30 ans, en National 3 à Draguignan, a un lien particulier avec le pays de la Téranga où il vit avec sa femme sénégalaise, Viviane Dièye.

Gaël Mahé, agent Fifa de matches internationaux qui connaît Renard du temps où il était l’adjoint de Claude Le Roy avec le Ghana (2007-2008), salue pour sa part « une personnalité à la fois rayonnante et charismatique ». Il décrit « un technicien bûcheur, devenu aujourd’hui l’entraîneur français en poste à l’étranger le plus emblématique », le seul sélectionneur vainqueur de deux Coupes d’Afrique avec deux pays différents.

Après avoir guidé le Maroc en 2018, Renard « a su garder la même humilité qu’à ses débuts », juge Mahé sur Eurosport.