L’étau se desserre autour de l’ex-directrice de la promotion de l’économie sociale et solidaire. Diéguy Diop est libre. Poursuivie pour détournement de deniers publics, elle a consigné 28 millions de francs CFA pour bénéficier d’une liberté provisoire. La responsable de l’Apr revient sur les conditions de sa détention dans un entretien accordé à L’Observateur. « Je ne souhaite à personne, pas même à mon pire ennemi, un passage à la cave [du Tribunal de grande instance de Dakar]. Je ne le souhaite à aucune personne, en particulier à une femme ou à une mère car c’est une restriction de liberté qui est, à la limite, dégradante », réagit-elle avant d’expliquer : «
« J’étais derrière les grilles de la cave, un monde nouveau que je découvrais. Ce jour-là, j’ai ressenti, paradoxalement, à la fois de la fierté et de la colère. La fierté, parce que je me suis dit que c’était à cause de mes opinions politiques que je me retrouvais là. Mais aussi de la colère, car il n’est jamais normal que des Sénégalais ayant accédé à un certain niveau de magistrature utilisent l’État contre un adversaire politique. C’est déplorable. Je trouve également regrettable que mon ministre de tutelle ait juré de m’envoyer en prison. »
L’interlocutrice du journal du Groupe futurs médias confie avoir été « particulièrement marquée », dans la cave, par le sort de deux prévenus. « Il y avait un vieil homme d’environ 80 ans, un fournisseur, qui avait du mal à s’adapter, vu son âge avancé. Son cas m’a particulièrement touchée. Il y avait aussi un jeune de 15 ans. J’ai immédiatement pensé à ma fille, qui a le même âge, et cela m’a fait craquer. Ce qui se passe à la cave fait vraiment peur », détaille-t-elle.