Une fraude peu banale. Un homme de 61 ans est suspecté d’avoir reconnu frauduleusement la paternité de près d’une vingtaine d’enfants originaires d’Afrique noire, selon les informations de La Dépêche. À l’aide de deux complices, il avait pour but de leur permettre de naturaliser des jeunes étrangers en situation irrégulière en France contre de l’argent.
Au début de l’année 2023, une employée de mairie de Haute-Garonne aurait remarqué que ce Français d’origine camerounaise s’est présenté à deux reprises en l’espace de quelques semaines pour se déclarer comme le géniteur de deux nouveau-nés. C’est alors que l’une de ses déclarations est contestée devant le tribunal d’instance de Toulouse et que le parquet civil demande aux enquêteurs de la brigade mobile de recherches de la police aux frontières (PAF) de surveiller le profil de ce sexagénaire.
Après avoir mené des investigations en toute discrétion pendant plusieurs mois, les enquêteurs ont rapidement constaté que le sexagénaire était officiellement le père de 17 enfants, déclarés à Toulouse et dans d’autres départements entre 2003 et 2023. Après avoir vérifié chaque document déposé en mairie et réalisé des tests ADN, les équipes de la PAF ont découvert que cet homme n’est pas le père biologique de ces 17 enfants.
Un paiement de 500 euros… ou en natureMajoritairement originaires du Cameroun, de nombreuses jeunes mamans ont fait appel à ses services pour que leurs enfants soient naturalisés Français, et que cela leur permette d’obtenir des titres de séjour pour rester sur le territoire, ou en Europe. Après avoir été mis en relation avec les mères de famille par le biais de deux rabatteurs, le suspect se présentait dans les municipalités avec la pièce d’identité de la mère et la sienne, avant de recevoir une contrepartie, parfois à hauteur de 500 euros, parfois en nature.
Arrêtés le 13 octobre dernier, le Franco-Camerounais et les deux rabatteurs auraient reconnu les faits, mais ont indiqué avoir agi pour aider ces familles. Les trois hommes sont poursuivis pour reconnaissances frauduleuses de paternité et aides aux séjours irréguliers, précisent nos confrères de La Dépêche. Leur procès est prévu pour la fin du mois de novembre 2024.