Le directeur exécutif d’Amnesty international Sénégal a dénoncé la mort de « 23 personnes » lors des manifestations de début juin. Selon Seydi Gassama, cela est dû à l’impunité prônée par le président de la République Macky Sall.
Le droit-de-l’hommiste se dit surpris des victimes pourvu que le président avait dit que ce qu’il s’est passé en mars 2021 n’allait plus se reproduire. « Entre temps, le peuple lui a permis de recruter 6000 personnes dans les rangs des forces de défense et de sécurité en 2022. Cette année-ci (2023) encore, on lui a permis de recruter le même nombre. Le peuple lui a aussi permis d’acheter des armes très sophistiquées. Ce qui a d’ailleurs été dévoilé lors du défilé de 4 avril. En outre, le personnel d’encadrement de la police qui devrait partir en retraite a été maintenu« , a-t-il détaillé dans un entretien accordé à Senegal7.
Impunité
En sommes, poursuit-t-il, s’il n’y avait pas assez d’effectif dans les rangs de la police et de la gendarme en mars 2021 de même que des armes, tel n’est pas le cas en 2023. Et dire que c’est paradoxal au regard des « 23 personnes » mortes dans les manifestations de début juin. « La cause réside non pas dans le manque de moyens mais dans l’impunité. Au Sénégal, on ne respecte pas la vie humaine mais le matériel. Cela s’explique par le discours des gens du pouvoir qui ne parlent que de pillages. Ce que nous condamnons bien-sûr. Mais c’est Macky Sall qui a prôné l’impunité dans ce pays. En 2012, 11 personnes ont perdu la vie quand il arrivait au pouvoir. Il n’y a que le cas Mamadou Diop qui a fait l’objet de procès. En mars 2021, il n’y a aucune poursuite judiciaire à la suite de la mort de 14 personnes. Voilà ce qui amène l’impunité« , a-t-il déploré.