Logiciel de parrainage : mieux connaître Mamadou Touré, le chef du service informatique du Conseil constitutionnel ?

Le logiciel utilisé par le Conseil constitutionnel du Sénégal pour la vérification des parrainages des candidatures à l’élection présidentielle de février 2000 suscite des critiques, en particulier de l’opposition sénégalaise. L’opposition conteste le manque de transparence concernant l’algorithme du logiciel, sa fiabilité et son absence de tests à grande échelle.

Le Conseil constitutionnel n’a pas communiqué sur les détails techniques du logiciel, tels que le langage de programmation, l’entreprise conceptrice ou le cahier des charges. Il reste également des questions sans réponse sur l’origine du logiciel, qu’il provienne du ministère de l’Intérieur ou de celui de la Justice.

Selon la décision N°2/E/2023 du 12 décembre 2023, le Conseil constitutionnel a révélé que Mamadou Touré, chef du service informatique du Conseil, est responsable du logiciel. M. Touré, membre de la Commission de Contrôle des Parrainages, en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024 et ayant un rôle central dans celle-ci, reste une figure peu connue du grand public et du milieu politique. Son orientation politique est inconnue.

Dans les années 1980, M. Touré a poursuivi ses études à l’Université de Dakar puis à l’Université Paris Dauphine en France. À Paris Dauphine, il a acquis un DESS en Informatique de Gestion, un diplôme spécialisé reflétant une expertise approfondie dans l’application informatique aux processus de gestion.

Après ses études, M. Touré s’est engagé dans le soutien aux projets des petites et moyennes entreprises (PME/PMI), utilisant ses compétences en informatique pour appuyer le développement de ces structures. Cette expérience a été une étape clé dans son parcours, lui permettant d’acquérir une connaissance pratique de l’application des technologies de l’information dans le contexte des affaires.

En 2007, il a marqué un tournant dans sa carrière en contribuant au Programme sectoriel justice (CEDAF). Dans ce cadre, il a piloté des projets métiers et a apporté son soutien à la mise en place d’un système d’informations judiciaire performant. Cette expérience a significativement enrichi son expertise, notamment dans le déploiement de solutions informatiques complexes au sein des institutions étatiques.

La gestion du système de collecte, de traitement et de publication des résultats du référendum du 20 mars 2016 a été un autre jalon important de sa carrière. Ce projet, survenu durant le premier mandat du président Macky Sall, a mis en exergue ses compétences en matière de gestion de projet et de systèmes informatiques dans un contexte électoral sensible.

Malgré son expérience, le logiciel qu’il supervise est critiqué pour son manque de transparence et de fiabilité présumée. Des problèmes ont été signalés, comme l’incapacité du logiciel à reconnaître certains électeurs, y compris des candidats confirmés comme Mohamed Ben Diop et l’ex-ministre Mary Teuw Niane. Ces problèmes posent des questions sur la version du fichier électoral utilisé par le logiciel.

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